dimanche 9 avril 2017

Lectures du moment : Elric et Sorceleur

Faute de trouver la suite des aventures de Drizzt Do'Urden dont je lisais les péripéties depuis quelques mois, je me suis rabattu sur deux autres héros aux cheveux blancs et à l'allure elfique.

J'ai donc acheté l'Intégrale 1 d' Elric le célèbre Albinos de Michael Moorcock et Le Sorceleur 1 - Le Dernier Vœux pour suivre la chasse aux monstres de Geralt de Riv.

Je n'avais jamais vraiment lu de livres du Cycle d'Elric et connaissais surtout le personnage par le biais du Jeu de Rôle Stormbringer auquel je jouais plus jeune, quant à Geralt de Riv, j'en avais surtout entendu parler par rapport au jeu vidéo The Witcher.

J'ai commencé les deux en parallèle et pour le moment j'accroche bien, à suivre.


Elric - Intégrale 1




Melniboné, l’île aux Dragons, régnait jadis sur le monde. Désormais les Dragons dorment et Melniboné dépérit. Sur le trône de Rubis siège Elric, le prince albinos, dernier de sa race, nourri de drogues et d’élixirs qui le maintiennent tout juste en vie. La menace plane ; alors il rend visite au Seigneur du Chaos, Arioch, et conclut un pacte avec lui. Il s’engage ainsi sur le chemin de l’éternelle aventure : le Navire des Terres et des Mers le porte à la cité pestilentielle de Dhozkam, et son destin le pousse à franchir la Porte des Ténèbres ; au-delà, deux épées noires attendent leur maître et leur victime...

Dans cette intégrale de Michael Moorcock, on retrouve trois romans du cycle d'Elric : "Elric des Dragons" (1972), "La forteresse de la perle" (1989) et "Les navigateurs sur les mers du Destin" (1976). L'auteur, Michael Moorcock, est un des grands noms de la SFFF mondiale. Il fut en son temps à la tête de New Worlds, cette revue qui vit le jour de la New Wave, cette SFFF plus littéraire, parfois plus expérimentale, avec des noms tels que J.G. Ballard, Brian Aldiss, John Brunner, Terry Pratchett et bien d'autres ! Avec son Cycle d'Elric, Moorcock accouche d'un grand personnage de la fantasy. A l'opposé du héros howardien de Conan, barbare musclé, on retrouve Elric, albinos émacié à la constitution faible qui survit grâce à certaines drogues, un anti-héros à la psyché torturée. Empereur de Melnibonée, Elric est un être ambigu. Il est à la fois loyal envers ses amis mais dévoué au seigneur du Chaos, passionné et cynique, il est toujours partagé par de multiples questions existentielles qui ne reçoivent jamais de réponses claires. Mais Elric, s'il est inféodé au Chaos, est également dépendant de son épée Stormbringer, cette épée qui vampirise l'âme des êtres qu'elle tue, cette arme qui préférera toujours tuer les proches d'Elric plutôt que d'autres. Toujours partagé entre doute et culpabilité, Elric est un héros équivoque et c'est ce qui fait tout l'attrait de ce personnage teinté d'un romantisme baroque.

La plume de Moorcock est également très lyrique, presque musicale par moment. Elle se déguste tel un conte, avec le côté sombre que l'on peut retrouver dans ce genre de textes. Le pouvoir évocateur du récit qui n'est pas exempt d'une certaine emphase, presque théâtrale, qui m'a rappelé des textes de H.P. Lovecraft. Pensons à Melnibonnée, cet empire glorieux, jadis immense et aujourd'hui décadent. Pensons à ces ruines, à ces récits oniriques,... Mais loin de moi de croire que Lovecraft soit réellement un source première pour Moorcock, bien d'autres doivent s'y retrouver. L'auteur, pou sa part, assume comme parenté les romantiques européens.

L'univers d'Elric n'est pas un espace fini. Le monde ne lui suffit pas! Ces aventures parcourent ainsi les terres de son monde, mais également des contrées oniriques, l'enfer ou les autres mondes du Multivers. Ce Multivers où le champion éternel prendra par la suite plusieurs formes. Il y a bien sur Elric, mais aussi Corum, Erekosë, Hawkmoon, Jerry Cornelius, Lurich Von Beck et d'autres. Bref, les aventures d'Elric s'inscrivent dans une oeuvre qui est plus qu'une histoire en plusieurs tomes, mais une aventure en plusieurs couches, en plusieurs niveaux, où plusieurs êtres évoluent sur plusieurs mondes.

Pour ce qui est du récit, l'ordre de parution et l'ordre chronologique de cette saga est bien différente. Celle utilisée par l'éditeur est l'ordre chronologique du récit, ordre choisit et toujours utilisé par l'éditeur Pocket.

L'ouvrage s'ouvre sur "Elric des Dragons", l'histoire offre une mise en bouche intéressante et une découverte des différents protagonistes. Mis à part Elric, personnage particulier, l'histoire est finalement assez classique. Elric, à la fois amant de sa cousine Cymoril, est le pire ennemi de son cousin Yyrkoon qui cherche à le détrôner pour prendre sa place et régner avec force pour rendre à Melnibonée toute sa grandeur. Yyrkoon tente donc de tuer Elric, sans succès, mais enlèvera Cymoril que l'albinos devra sauver. Pour y arriver, Elric s'alliera avec Arioch, l'un des Seigneurs du Chaos et s'emparer de la légendaire épée runique et voleuse d'âmes: Stormbringer.

Dans "La forteresse de la perle", l'empereur Elric décide de parcourir le monde en solitaire avant d'épouser Cymoril. Chemin faisant, il arrivera dans la Cité des Sables, Quarzhasaat. Piégé et drogué par un notable de la cité, il sera forcé de retrouver cette légendaire perle qui offrirait à ce notable une place de pouvoir à Quarzhasaat. Pour y arriver, Elric s'embarquera dans une aventure très onirique au pays des songes.

L'intégrale se termine sur "Les navigateurs sur les Mers du Destin", texte qui contient lui-même trois histoires, trois parties pour trois périodes temporelles différentes. Dans l'un il rencontrera ses incarnations dans les autres parties du Multivers et devra détruire deux sorciers maléfiques, dans un autre il rencontrera l'un des ancêtres des Melnibonéens. Trois textes qui élargissent déjà l'oeuvre de Moorcock au Multivers, donne de la profondeur à l'ensemble et développe encore le personnage d'Elric.

Ce cycle de l'auteur anglais est devenu un classique de l'heroïc fantasy et c'est amplement mérité. Des récits parfois classiques mais qui se lisent avec différents niveaux de lecture. Des textes biens écrits que l'on aimera découvrir ou redécouvrir.


Sorceleur - Le Dernier Vœu




"Sorceleur, Le Dernier Vœu ne raconte pas une unique histoire linéaire mais une suite de courtes aventures dont le point commun est de mettre en scène un même héros, Geralt de Riv, dit également le Boucher de Blaviken. Ce personnage haut en couleur, récurrent dans l'œuvre de Sapkowski, est un sorceleur, un membre d'une caste de mutants mercenaires dotés de capacités surhumaines grâce à la magie et des manipulations génétiques.

Le monde dans lequel vit Geralt de Riv est en effet infesté de créatures maléfiques de toutes sortes : goules, vampires, loups-garous, etc. Étant enfant, il a subi un rigoureux entraînement à base de potions et d'herbes magiques qui provoqua en lui une mutation développant ses aptitudes physiques ainsi que ses cinq sens. Plus rapide, plus fort, Geralt peut utiliser ses potions pour augmenter ses capacités de combats. La mutation fit également perdre toute coloration à ses cheveux qui devinrent entièrement blancs. Depuis lors, se comportant souvent comme un véritable détective des affaires magiques, il se livre à une chasse impitoyable des monstres contre rétribution. À cet effet, il est armé de deux épées, l'une de fer (pour les Hommes) et l'autre d'argent (pour les monstres).

Cynique et désabusé, Geralt applique une morale toute personnelle qui suit la ligne du « moindre mal ».

Ici donc le livre se découpe en 6 nouvelles plus une faisant le lien entre toutes les autres. Voici un rapide résumé de chacune d'entre elles :

  • Le sorceleur, histoire introduisant Geralt et son métier de sorceleur au lecteur. Il est ici engagé pour désenvouter la fille du Roi Foltest de Temeria, qui est devenu un monstre suite à une malédiction. La scène d'introduction du premier jeu ou geralt se bat à mains nues pour ne pas tuer la fille du roi représente parfaitement bien cette nouvelle.
  • Un grain de vérité, cette fois Geralt tombe sur les corps mutilés de voyageurs et enquête, jusqu'à ce qu'il rencontre un monstre... poli, courtois et non violent...
  • Le moindre mal : Geralt rencontre un magicien qu'il connaît dans un village, et ce magicien lui explique que sa vie est en danger puisqu'une femme, à la tête d'un groupe de bandit, veut le tuer. Geralt devra choisir un camp, suivant sa vision du moindre mal
  • Une question de prix : Geralt est engagé par une reine qui veut qu'il abatte un monstre qui doit venir, au cours de la soirée, demander la main de la princesse.
  • Le bout du monde : Geralt raconte ainsi une de ses premières aventures avec son meilleur ami Jaskier, au cours de laquelle il est engagé pour chasser un faune, sur les anciennes terres des Elfes
  • Le dernier voeu : Episode important puisque c'est au cours de cette aventure, ou un Djinn blesse grièvement Jaskier, que Geralt fait la connaissance de Yennefer de Vengerberg

La nouvelle qui sert de lien entre toutes est "La voie de la raison", et se situe chronologiquement juste après la première nouvelle, quand Geralt se repose au temple de Melitele et se remémore ses aventures.

Le style, comme dans tous les recueils de nouvelles, est rapide, et mise beaucoup sur les dialogues. Ici, peu de descriptions et de lenteurs, on ne perd pas de temps ! L'univers de Sapkowsky n'en est encore qu'à ses balbutiements, et l'aspect politique des jeux est encore inexistant. Remarquons néanmoins que Sapkowsky arrive à s'inspirer des contes que nous connaissons tous, mais les détourne habilement. La nouvelle "Une graine de vérité" est ainsi une reprise de la Belle et la Bête, et on note aussi des références aux 7 nains dans "Le moindre mal" ainsi qu'à d'autres contes des frères Grimm dans les autres nouvelles.

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